Les
métiers de la police
Police
nationale, judiciaire, gendarmerie… Les métiers de la police
sont nombreux et variés. Pour chaque catégorie correspond
des tâches particulières. Attention, que vous rêviez
d’être commissaire, gardien de la paix ou technicien pour la police
scientifique, un seul mot d’ordre : rigueur et passion….
En 2000, la police nationale comprenait 125000 agents
dont 90000 en tenue (gardiens de la paix…), 22000 en civil (commissaires
et inspecteurs…), 113000 administratifs et 3500 policiers auxiliaires.
Elle est placée sous l’autorité du ministre de l’Intérieur
et sous celle des préfets au niveau local. Depuis quelques années,
ce corps de métier a beaucoup évolué. Les femmes
y sont d’ailleurs de plus en plus présentes et représentent,
notamment, 77% des effectifs dans le secteur administratif.
Désormais, la police veut donner une image plus populaire de
ses métiers. Son objectif : assurer une police proche des citoyens.
Sur le terrain, les policiers doivent donc rassurer la population, maintenir
l’ordre et lutter contre la violence. Zoom sur ces métiers pas
toujours appréciés…
Gardien
de la paix : sang froid et courage
Les gardiens de la paix assurent des fonctions très
variées : îlotage (rondes de surveillance dans les villes),
sécurité et circulation à la sortie des écoles,
intervention pour prévenir les délits…
Niveau
d’étude :
Aucun diplôme n’est exigé, mais les épreuves sont
du niveau du Bac.
La majorité des candidats ont ce diplôme, certains ont
deux ans d’études supérieures. Le concours est ouvert
aux garçons et filles de nationalité française,
âgés de plus de 17 ans et moins de 28 ans.
Formation
:
- un an d’école :
Le concours en poche, vous suivrez une formation de douze mois.
Elle alterne la scolarité dans une école de police et
des stages en service actif. Comptez environ neuf mois d’école
et trois mois sur le terrain. Vous apprendrez des notions de droit pénal,
les gestes et techniques professionnels en intervention, le tir, l’informatique,
le secourisme…
- Une année de stage :
Vous devenez, pendant un an, gardien de la paix stagiaire. Ce n’est
qu’après ce stage et si vous avez donné satisfaction que
vous serez titularisé. Attention, en échange de cette
formation qui est rémunérée, vous vous engagez
à rester au service de l’Etat pendant quatre ans !
Les
qualités requises :
Sang froid et courage sont indispensables dans ce métier où
l’on est confronté à des situations de crise. Le gardien
de la paix doit aussi faire preuve d’un certain respect de la hiérarchie
et de l’ordre. Le sens du dialogue et une bonne dose de psychologie
sont aussi très utiles pour résoudre les problèmes
avec les citoyens.
Les
salaires :
Pendant la formation, l’élève touche 7200F environ par
mois. Ensuite, en région parisienne par exemple, le gardien de
la paix touche entre 8500F et 12000F.
Gilles,
27 ans, jeune gardien de la paix en banlieue parisienne :
« J’ai d’abord entamé un DEUG et, ensuite, plutôt
que de poursuivre en deuxième année, j’ai préféré
passer le concours de la police parce que ce type de métier m’a
toujours attiré. J’ai été reçu et je suis
entré quelques mois après dans une école de police
pour un stage de formation d’un an. J’ai toujours été
intéressé par un métier actif et là, c’est
idéal parce que je travaille surtout à l’extérieur.
Avec les collègues, j’interviens pour des actions très
variées, comme des problèmes dans une famille ou dans
un groupe d’une cité, des accidents de la circulation, des bagarres
à la sortie d’un café… Une chose est sûre : quel
que soit le type d’intervention, il faut savoir être à
l’écoute des gens et surtout se blinder pour que la violence
verbale ne nous touche pas. Il faut aussi savoir faire face à
d’éventuelles agressions. Mais ce métier est quand même
passionnant car on a vraiment l’impression d’aider les gens »
Les inspecteurs de police secondent les commissaires.
Ils sont placés sous leur responsabilité et peuvent être
affectés dans tous les services de la police nationale. Ils sont
chargés d’enquête, de missions d’information et de surveillance.
La rue, le bureau, l’attente et la tension sont le quotidien de l’inspecteur.
Un seul mot d’ordre : de la polyvalence et un sacré flair comme
l’explique Jean-Pierre, lieutenant de police depuis 10 ans :
« J’ai passé le concours en 1991 et je l’ai réussi
du premier coup. J’ai alors été affecté à
la Diccilec, un service chargé de lutter contre l’immigration
clandestine. Depuis, le métier me passionne. Certes, le travail
administratif prend beaucoup de temps mais il y a à côté
tout le travail sur le terrain qui demande pas mal de patience et une
certaine polyvalence : dans une même journée le lieutenant
peut rencontrer un procureur de la République, assurer une planque
ou une filature et interpeller des clandestins ! Bon là j’exagère
un peu mais c’est tout ça le métier de lieutenant… »
Jean-Pierre, lieutenant de police
Le concours :
Pour se présenter, il faut :
- Etre âgé de moins de 30 ans au 1er janvier
de l’année du concours.
- Avoir le deug ou équivalent. L’étude du droit assure
le plus de chances de réussir au concours.
- Répondre à tous les critères de bonne condition
physique et psychologique.
La formation
:
- Après
avoir réussi le concours, vous entrerez à l’Ecole nationale
supérieure des officiers de police de Cannes-Ecluse (Seine-et-Marne).
Vous y recevrez pendant dix-huit mois une formation en alternance :
onze mois à l’école entrecoupés de trois stages
et d’un mois de vacances. Cette formation vous initiera au droit et
à la procédure pénale, à l’informatique,
aux gestes professionnels (tir…), à la police scientifique et
technique…
- Après votre scolarité, vous serez nommé lieutenant
stagiaire. Vous recevrez alors votre affectation qui dépendra
des postes proposés par l’administration et de votre classement
! Votre stage durera un an. Puis, si vous êtes bien noté,
vous serez titularisé. Vous devez, cependant, avoir le permis
de conduire et ne pourrez demander votre mutation qu’après deux
ans de titularisation.
Les
qualités d’un bon lieutenant de police :
Il doit savoir travailler en équipe. Il a des hommes sous ses
ordres et doit savoir les diriger. Une bonne maîtrise de soi est
indispensable pour réagir à des situations parfois critiques
et délicates. Attention, les têtes brûlées
ne sont pas toujours bien vues !
Les
salaires :
Pendant la formation, l’élève touche 7600F par mois environ.
En fin de carrière, lorsque le lieutenant atteint le grade de
commandant, il touche 17600F
L’évolution
de carrière :
Après cinq ans de service et une sélection professionnelle,
les lieutenants de police peuvent êtres inscrits au tableau d’avancement
pour le grade de capitaine de police. Les capitaines qui comptent onze
ans de service peuvent devenir commandants après une sélection
professionnelle. En fonction de l’ancienneté, les lieutenants
peuvent aussi passer les concours internes pour devenir attachés
de police ou commissaires.
Le commissaire de police dirige les services de police.
Il est donc le responsable des opérations et doit gérer
l’organisation de son service. Auprès de la population, il doit
la protéger et préserver certaines libertés. Aujourd’hui,
ce sont devenus de vrais managers comme l’explique Yves, commissaire
divisionnaire :
« Désormais, l’image du commissaire solitaire est dépassé.
Dans la plupart des cas, il doit jouer le rôle de chef de service.
Pour ma part, je suis le chef d’une entreprise de 500 personnes et il
faut savoir gérer toute cette petite équipe !De plus son
rôle auprès de la population a énormément
changé car la société est devenue plus complexe.
Il est au cœur de la cité pour sécuriser les citoyens.
Le commissaire est une sorte d’homme orchestre qui doit à la
fois assumer les opérations de police sur le terrain, savoir
coordonner et organiser les services en interne et motiver ses troupes
car le métier de policier est stressant voire dangereux.. » explique
Yves, commissaire divisionnaire
Le concours :
Il est ouvert aux candidats âgés de 30 ans au plus et titulaires
d’une maîtrise ou d’un diplôme admis en équivalence.
Peuvent également se présenter au concours externe les
candidats accomplissant la dernière année d’études
en vue de la maîtrise ; en cas de réussite, ces candidats
ne peuvent être nommés élèves commissaires
de police que s’ils possèdent leur diplôme lors de l’entrée
en formation à l’Ecole nationale supérieure de police
de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or(près de Lyon) suivant immédiatement
le concours.
Salaire
: Entre 20000 et 25000 francs.
La police judiciaire a pour mission de constater une
infraction, d’en rassembler les preuves et d’en rechercher les auteurs.
C’est une police spécialisée dont les membres sont à
la fois placés sous l’autorité des magistrats et sous
celle de leurs supérieurs hiérarchiques. Les OPJ (Officiers
de Police Judiciaires) interviennent dans trois cas :le flagrant délit,
l’enquête préliminaire et les commissions rogatoires(lorsque
le juge d’instruction donne son aval pour poursuivre l’enquête).
Aujourd’hui, la police judiciaire devient de plus en plus scientifique
grâce à de nombreux moyens techniques. Elle fait alors
appel à la police technique et scientifique composée de
techniciens et ingénieurs…
Devenir gendarme, c’est en réalité devenir
sous-officier dans la gendarmerie. Car un gendarme est avant tout un
militaire de carrière.
Le métier a de multiples visages : de la sécurité
routière aux enquêtes sur les trafics de drogue, en passant
par la lutte contre la petite et moyenne délinquance (cambriolages…).
Son objectif ? Etablir un contact humain avec la population tout en
maintenant l’ordre. Une tâche enrichissante mais pas toujours
facile
Denis, chef de patrouille, témoigne
:
« 2 à 3 fois par semaine, nous empruntons les lignes de bus.
C’est une présence rassurante pour les conducteurs. Le dialogue
est facile et enrichissant avec eux. Ils nous expliquent leur difficulté
au quotidien et c’est, en quelque sorte un travail d’équipe.
Les passagers se sentent aussi plus rassurés. C’est l’occasion
de mieux les comprendre et de les écouter. Ils nous renseignent
souvent sur l’état des lignes et nous indiquent les lignes les
plus sensibles. C’est avec les jeunes des banlieues que c’est un peu
plus tendu mais la situation c’est pas mal amélioré. Il
faut avant tout expliquer notre rôle, leur montrer que nous ne
sommes pas des acharnés. Nous voulons tout simplement faire régner
l’ordre et aider toute la population à se sentir en sécurité.
C’est plus la vue de l’uniforme qui les stresse. Mais, en fait de compte,
nous sommes aussi des hommes et savons aussi écouter et comprendre.
Le plus dur pour nous c’est d’instaurer un dialogue. Certains sont très
méfiants et ont une image très négative de notre
métier. Les bousculades et les quolibets, c’est pas toujours
facile de les assumer… »
Les
qualités requises :
Etre disponible (les horaires ne sont pas réguliers), faire preuve
d’une bonne résistance physique et avoir une grande faculté
d’adaptation car le gendarme travaille dans des domaines variés
et côtoie des gens très différents. Son dévouement
est aussi une qualité essentielle.
Les
salaires :
Pendant l’année de formation, le gendarme célibataire
gagne environ 7300F nets par mois. Après avoir obtenu le CAT(Certificat
d’Aptitude Technique), il touche environ 8200F. Un logement de fonction
est attribué gratuitement dès que l’on est affecté
dans une unité.
La gendarmerie en chiffres :
- Elle exerce surtout des
fonctions administratives : 54%
- Egalement des fonctions judiciaires : 33%
- Enfin, des fonctions militaires : 8%
Il y a dans la gendarmerie :
- 2500 officiers
- 75000 sous-officiers
- 600 engagés
- 11000 gendarmes auxiliaires soit 89000 gendarmes en France !
Les
formations spécialisées :
- La garde républicaine qui a des missions de
sécurité et de services d’honneur
- La gendarmerie maritime
- Le gendarmerie de l’air
- Le groupement de sécurité et d’intervention de la gendarmerie
nationale créé en 1984 qui comprend en son sein le GIGN.
Ce groupement d’intervention est spécialisé dans les opérations
difficiles nécessitant des moyens particuliers.
C’est avant tout une police de proximité. Les
polices municipales sont un complément de la police nationale.
Elles remplacent la police nationale dans les petites communes et les
petites villes. C’est, selon Stéphane,
gardien de police municipal, un métier « de communication et
d’échanges » :
« Je n’ai pas eu de difficulté pour trouver un poste de gardien
de police municipale dans une commune à proximité de chez
moi. Un mois après avoir été reçu au concours,
j’avais déjà trois postes possibles : à Saint-Germain-en-Laye,
à Pontoise et à Cergy. J’ai commencé début
janvier 97, à Saint-Germain-en-Laye, dans le quartier du Bel-Air,
composé d’entreprises et de grands ensembles. Ce n’est pas un
quartier dit sensible. Notre mission consiste à réguler
la circulation et le stationnement et à effectuer des patrouilles,
en voiture, en scooter ou à pied. On travaille beaucoup sur le
terrain, en collaboration avec les éducateurs, les gardiens d’immeuble.
C’est un réel échange. Dès que la nuit tombe, on
travaille toujours par deux. Les gens aiment parler, se sentir en sécurité.
Pendant quatre ans, avec un BTS action commerciale en poche, j’ai exercé
la profession de vendeur. J’ai fait comme tous mes copains. M’ai j’en
ai eu assez du manque de naturel, je ne me sentais pas utile. Les premiers
mois, c’est amusant, mais après, il n’y a plus que l’argent qui
compte. Aujourd’hui, je m’aperçois que mon expérience
de commercial m’a appris à savoir écouter et communiquer,
à être diplomate. Quand on verbalise une personne en colère,
il faut savoir conserver une attitude réservée pour dégonfler
la situation. A l’avenir, j’aimerais devenir gradé et avoir ainsi
la responsabilité d’une brigade entière ».
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