Les travaux et les jours des Français
  1. L'EMPLOI DU TEMPS
  2. LE TEMPS PHYSIOLOGIQUE
  3. LE TEMPS PROFESSIONNEL
  4. LE TEMPS DE TRAVAIL DOMESTIQUE
  5. LE TEMPS DES LOISIRS

  6. LE TRAVAIL ET LE CHÔMAGE
  7. DES LOIS POUR LE TRAVAIL
  8. TOUT TRAVAIL MÉRITE SALAIRE
  9. LES EMPLOYEURS ET LES EMPLOYÉS
  10. LES FONCTIONNAIRES
  11. LA CROISSANCE DU TRAVAIL PRÉCAIRE
  12. LE PROBLÈME DU CHÔMAGE
  13. LA POLITIQUE DE L'EMPLOI
  14. DEMANDEURS D'EMPLOI ET CHÔMEURS

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L'EMPLOI DU TEMPS

 

II est bien difficile de décrire un emploi du temps type pour tous les Français. On peut seulement tenter de dégager des tendances dans la répar­tition entre le temps physiologique, le temps professionnel, le temps du travail domestique et le temps libre.

 

LE TEMPS PHYSIOLOGIQUE

 

Le temps physiologique occupe en moyenne la moitié d'une jour­née de vingt-quatre heures : neuf heures de sommeil, deux heures de repas et une heure de toilette.

La journée-type commence vers' 7 ou 8 heures le matin et se termine pour la plupart entre 22 h et minuit.

Les temps de repas tendent à se raccourcir. Le petit déjeuner brille sou­vent par son absence.

Le déjeuner se situe toujours dans la tranche horaire 12 h-14 h, il est parfois rapide et frugal mais peu de Français le sautent totalement. Le dîner est pris entre 19 h et 21 h. C'est souvent le repas le plus important parce que c'est le moment où la famille se retrouve.

Très peu de Français font la sieste (10%) : ce sont surtout des person­nes âgées, qui passent globalement plus de temps à dormir.

Les gens de la campagne se lèvent et se couchent plus tôt que les cita­dins, ils donnent plus longtemps.

Le week-end, on se repose en faisant la grasse matinée, en passant plus de temps à table et en pratiquant des activités de loisir.

 Lexique

faire la sieste – отдыхать после обеда
faire la grasse matinée – нежиться в постели по утрам

 

LE TEMPS PROFESSIONNEL

 

La durée hebdomadaire du travail professionnel a baissé depuis dix ans. Elle est en moyenne actuellement de 39 h 40 pour les hommes - soit un peu moins de huit heures par jour - auxquelles il faut ajouter quatre heures de trajet par semaine.

Pour les femmes actives, la moyenne est de trente-deux heures (les femmes travaillent davantage à temps partiel), plus trois heures trente de trajet.

Les travailleurs indépendants travaillent dans l'ensemble plus longtemps que les satanés.

Les salariés travaillent généralement du lundi au vendredi, environ huit heures par jour (entre 8 h ou 9 h du matin et 17 h et 18 h le soir) avec une pause d'une heure pour le déjeuner (entre 12 h et 14 h).

Mais il y a quand même des Français qui travaillent le samedi (45%) et même le dimanche (23%) : ce sont surtout les commerçants, les agricul­teurs, ou ceux qui rapportent du travail à la maison (les cadres, les ensei­gnants, etc.).

 

LE TEMPS DE TRAVAIL DOMESTIQUE

 

Le temps que les individus consacrent au travail domestique montre une différence flagrante entre les hommes et les femmes. Dans la semaine, les femmes actives passent un peu plus de quatre heures par jour aux tâches domestiques et les femmes au foyer un peu plus de six heures, alors que les hommes actifs y passent seulement deux heures et les hommes inactifs quatre heures !

Ceux qui travaillent consacrent une partie du week-end aux travaux de la maison et aux courses.

Les femmes qui cumulent travail professionnel et travail domestique travaillent donc à peu près soixante-dix heures par semaine alors que les hommes actifs atteignent un peu moins de soixante-cinq heures...

Même si la répartition des rôles est moins stéréotypée chez les jeunes, les hommes et les femmes ont tendance à se spécialiser dans certaines activités :
M'entretien du linge (lessive et repassage) est plutô le domaine réservé des femmes ;

Me ménage est plus souvent fait par les femmes ;

Mes mères s'occupent plus que les pères des enfants : les laver, les habiller, les faire manger ;

Ma cuisine et la vaisselle sont les tâches qui sont le plus souvent parta­gées ;

Me bricolage est une activité essentiellement masculine.

Chez les retraités, certaines activités sont à la limite du loisir et du travail domestique. Le jardinage est une affaire d'homme, la couture et le tricot sont le propre des femmes.

 

LE TEMPS DES LOISIRS

 

Lorsque les Français ont épuisé le temps consacré aux besoins physiologiques, au travail professionnel et aux travaux domesti­ques, il leur reste le « temps libre », celui consacré au loisir. Ils l'occupent à regarder la télévision, écouter la radio, des disques ou des cassettes, à lire, sortir, se promener, pratiquer des sports, participer à des activités associati­ves (civiques, culturelles ou religieuses...), à rendre visite à des parents ou amis, à recevoir leurs visites, à assistera des spectacles (cinéma, théâtre, mu­sique...), à chasser, pêcher, jouer à des jeux de société ou... ne rien faire!

En semaine, chaque Français dispose en moyenne de 3 h 30 par jour de temps libre, dont 1 h 40 consacrée à la télévision pour 43% d'entre eux. S'ils peuvent accroître cette plage de « liberté », ils accroissent aussi le temps passé devant le petit écran. Proportionnellement, ils regardent davantage la télévi­sion en semaine que le week-end. Plus ils vieillissent plus ils réservent de temps à certaines de ces activités (télévision, radio, promenades, visites...). L'âge de la retraite venu, elles occupent l'essentiel de leurs journées.

À l'inverse, la pratique sportive est presque exclusivement une activité déjeunes : 20% des 15-19 ans et 30% des étudiants font en moyenne deux heures de sport (football, tennis, natation...) au cours de la journée. Dans l'ensemble, les hommes demeurent plus sportifs que les femmes, même si celles-ci sont de plus en plus nombreuses à faire du «jogging » de la gymnastique ou à jouer au tennis.

Enfin, la chasse et la pêche demeurent des activités de loisir essentiel­lement masculines et rurales. Elles sont pratiquées, dans l'Ouest et le Sud-Ouest de la France, notamment par des agriculteurs et des ouvriers. Au to­tal, 4% des hommes y consacrent plus de 4 h 30, surtout le dimanche. « Le travail est bon à l'homme. Il le distrait de sa propre vie », écrivit un jour Anatole France. Propos pessimiste, archaïque sans doute dans une civilisa­tion que l'on dit être celle des loisirs. Mais, de fait, l'homme d'aujourd'hui consacre encore beaucoup de son temps au travail, qu'il soit professionnel ou domestique. Peut être fait-il sienne cette sentence de Mallarmé : « Je travaille, et m'applique à vieillir aux heures de loisir » ?

 N Mauchamp.Z.a France d 'aujourd 'hui

A. Kimmel, Vous avez dit France?

 Lexique

faire du « jogging » - заниматься бегом

 

 

LE TRAVAIL ET LE CHÔMAGE

 

DES LOIS POUR LE TRAVAIL

 

L'embauches peut se faire sur un contrat à durée indéterminée  (un CDI) ou bien sur un contrat à durée déterminée (un CDD).

Le contrat de travail, écrit ou non, implique des droits et obligations pour l'employeur et le salarié.

Le licenciement est soumis à certaines règles. L'employeur doit aviser le salarié un certain temps à l'avance en lui envoyant par lettre

recommandée un «préavis» qui précise les causes du licenciement. Il doit lui verser les salaires dus et une indemnité3 proportionnelle à son ancien­neté dans l'entreprise.

Un salarié qui démissionne est tenu de respecter lui aussi un préavis avant de quitter son emploi. Ce préavis est généralement fixé à huit jours pour les ouvriers, un mois pour les employés et trois mois pour les cadres.

Jusqu'en 1986, l'employeur devait demander une autorisation admi­nistrative de licenciement à l'inspecteur du travail. Depuis cette date, celle-ci n'est plus nécessaire, sauf pour les délégués syndicaux.

La durée légale de la semaine de travail n'a pas beaucoup changé. Elle était de quarante heures depuis 1936, elle est passée à trente-neuf heures en 1981.

Les salariés peuvent faire, au-delà de la durée légale de travail, des heu­res supplémentaires qui sont rémunérées (elles ne le sont pas pour les cadres).

Ce qui a considérablement diminué, c'est la durée réelle de la semaine de travail.

En 1970, la durée réelle du travail était en moyenne de près de qua­rante-cinq heures par semaine. En 1989, elle a été ramenée à trente-neuf heures effectives, toutes catégories confondues.

Les horaires varient selon le type d'activité. Dans les bureaux, les commerces, on travaille en général à partir de 8 ou 9 heures le matin jus­qu'à 17 h, 18houl9 heures.

Dans l'industrie, le travail posté est assez répandu. Pour que les ma­chines fonctionnent au maximum, plusieurs équipes d'ouvriers travaillent en alternance sur le même poste de travail : en 3 x 8 (prononcer trois-huit) : elles assurent successivement les postes de travail du matin, de l'après-midi, de la nuit en 2x8: matin et après-midi. 

Certaines équipes travaillent seulement la nuit, ou le week-end.

De nombreux établissements pratiquent la journée continue : la pause-repas à midi est courte, mais comptée comme temps de travail.

Les horaires peuvent être « fixes » ou « variables » ; dans ce dernier cas le salarié peut moduler légèrement ses horaires dans la journée ou dans la semaine, sous contrôle d'une horloge pointeuse.

Le travail de nuit (entre 22 h et 5 h du matin) est en principe interdit aux femmes et aux moins de dix-huit ans, sauf dans certains secteurs (la santé, l'hôtellerie, etc.).

Puisque la scolarité est obligatoire jusqu'à 16 ans, il est en principe interdit de travailer avant l'âge de 16 ans.

Les enfants de plus de 14 ans peuvent effectuer de petits travaux pen­dant les vacances scolaires.

 

Lexique

embauche f наем работника
licenciement m увольнение
indemnité f- денежная компенсация
travail m posté – посменная работа

 

TOUT TRAVAIL MÉRITE SALAIRE

Le salaire est la rémunération que reçoit un salarié de son em­ployeur, qu'il soit privé ou public : il constitue donc le revenu des travailleurs « dépendants » ; les travailleurs indépendants — profes­sions libérales, artisans — ne touchent pas des salaires, mais des « hono­raires ».

En 1950, la loi a institué un salaire minimum en dessous duquel aucun employeur ne peut descendre : le SMIС, remplacé en 1970 par le SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance).

Le SMIC a été fixé en tenant compte des besoins incompressibles qui doivent être pris en compte dans un budget mais il est difficile d'en vivre correctement, surtout dans les grandes villes comme Paris. Il est régulièrement réévalué en Conseil des ministres pour tenir compte de l'évolution des prix, mais aussi de la croissance économique. Le SMIC sert de salaire de référence pour de nombreuses prestations sociales. Il y a environ 2 millions de smicards, soit près de 10% de la population ac­tive.

C'est dans les petites entreprises du commerce et de l'artisanat, dans l'agriculture et parmi les employés de maison qu'on trouve la plus forte proportion de smicards, et parmi les femmes plus que parmi les hommes.

La dispersion des salaires en France est considérée comme l'une des plus fortes d'Europe. Elle avait tendance à diminuer entre 1968 et 1975 grâce à une politique de relèvement prioritaire des bas salaires. Mais l'écart s'est à nouveau élargi depuis les années 80. Les bas salaires stagnent et sont très resserrés, alors que les hauts salaires grimpent et ont tendance à être de plus en plus différenciés. Un cadre « rare » peut gagner quatre fois plus qu'un cadre plus « ordinaire ».

Les 10% de Français les moins bien payés gagnent moins de 4 500 F mensuels et les 10% les mieux payés gagnent plus de 13 500 F mensuels. Le taux de dispersion des salaires en France est donc de un à trois. Mais dans une même entreprise, l'écart peut être assez couramment de un à sept entre les plus bas salaires et le plus haut salaire.

Malgré le principe « à travail égal, salaire égal », les femmes gagnent en moyenne un quart de moins que les hommes.

Cela s'explique en partie par le fait que les femmes sont plus nombreu­ses à travailler dans les petites entreprises et dans la fonction publique, où les salaires sont faibles.

Mais même à fonction égale, les femmes ont souvent un poste de qua­lification inférieure et de moindre responsabilité. Lorsque les femmes sont cadres, elles gagnent en moyenne moins que les hommes et l'écart tend à s'accroître avec l'âge, ce qui montre qu'elles n'ont pas les mêmes possibili­tés de carrière.

 

LES EMPLOYEURS ET LES EMPLOYÉS

Dans le modèle français, les relations employeurs-employés ont toujours été essentiellement réglées par le droit du travail, ensem­ble de lois et de décrets de l'État. Depuis les années 70, l'État a essayé de développer une politique de négociation entre les différents partenaires so­ciaux. Peu à peu, on est passé d'une gestion centralisée des relations de travail à la négociation collective à différents niveaux, y compris celui de F entrepose, pour régler les problèmes de salaires, de temps de travail, de gestion de l'emploi, etc.

La plupart des grandes sociétés anonymes ce sont donc les actionnai­res qui sont propriétaires du capital de l'entreprise.

- Le conseil d'administration est l'organe de gestion d'une société anonyme. Il est composé de représentants élus par l'assemblée. Il élit son président et nomme le PDG.

- Le président-directeur général - le PDG - est nommé par le conseil d'administrations et peut être révoqué par le conseil.

Le dirigeant d'une grande entreprise n'est donc pas forcément le prin­cipal actionnaire.

- L'organigramme de l'entreprise décrit les différents services, leurs relations hiérarchiques et fonctionnelles : service du personnel, services tech­niques, financiers, commerciaux.

La plupart des conventions collectives utilisent une grille de classifications pour définir la hiérarchie des qualifications. Dans l'industrie, on distingue :

•les manœuvres, qui ont le plus bas niveau ;

•les OS — ouvriers spécialisés — qui occupent des postes d'exécu­tion et n'ont pas de qualification particulière ;

•les OP — ouvriers professionnels — qui ont une formation et un métier ;

•les ETAM — employés, techniciens, agents de maîtrise — qui occu­pent des postes qualifiés et peuvent avoir des fonctions d'encadrement de premier ou de moyen niveau ;

•les cadres, souvent diplômés, qui ont des fonctions supérieures. La modernisation des entreprises, les restructurations industrielles ont modifié la structure des emplois.

Avec la diminution du travail à la chaîne et la mise en place d'équipe­ments automatisés dans l'industrie, les emplois peu qualifiés tendent à être supprimés. Les entreprises demandent aux ouvriers une bonne formation technique ainsi que des qualités d'adaptation et de polyvalence.

Parallèlement, le nombre des cadres a augmenté de façon considérable, la notion de « cadre » étant liée non seulement à l'encadrement du person­nel mais aussi à la compétence technique. Par ailleurs, les salaires sont moins directement liés qu'auparavant à la classification et à l'ancienneté.

 

Lexique

sociétés fpl anonymes – акционерные общества
travail m à la chaîne – работа на конвейере
qualités f pl d'adaptation et de poly valence -зд.: умение адаптироваться к условиям работы и многопрофильная квалификация

 

LES FONCTIONNAIRES

La fonction publique est constituée par l'ensemble des adminis­trations publiques. Les personnels qui travaillent dans l'Adminis­tration forment le corps des fonctionnaires et agents de l'État : l'État em­ploie ainsi directement plus de 2 millions de personnes, soit près de 13% de la population active.

Les personnels employés par les collectivités locales (plus d'un mil­lion d'agents) appartiennent à la fonction publique territoriale : ils ont des statuts équivalents à ceux de la fonction publique de l'Etat.

À la Libération, en 1946, a été voté un statut général de la fonction publique. La France était, et est toujours, le seul pays au monde à disposer d'un tel statut, toujours applicable, même si des discussions reviennent pé­riodiquement à l'ordre du jour pour critiquer son inadaptation à une Admi­nistration moderne et efficace.

Seuls sont réellement fonctionnaires les agents titulaires, employés perma­nents de F État. Il y a aussi des personnels « non titulaires » : stagiaires en stage professionnel et en attente d'une titularisation, auxiliaires et contractuels.

Le mode des recrutement normal des fonctionnaires s'effectue par con­cours organisés sur le plan national ou local par les différents ministères. Pour pouvoir postuler, les candidats doivent être de nationalité française Jouir de leur droits civiques et répondre à certains critères de niveau de formation et de limite d'âge, variables selon le type de concours et la catégorie d'emploi.

La grille des traitement^ des fonctionnaires classe tous les corps de la fonction publique les uns par rapport aux autres. Un fonctionnaire appar­tient à un certain corps (une administration) ; il a un grade et une ancienneté qui déterminent son échelon. À cet échelon correspond un indice, qui donne le montant du salaire.

Ainsi, le salaire est déterminé de façon quasi automatique par l'appar­tenance à une catégorie et par l'ancienneté ; les mérites personnels et la réalité du travail effectué n'entrent pas en ligne de compte, si ce n'est par l'attribution de primes personnalisées dans certaines administrations.

Lorsque l'État accorde une augmentation aux fonctionnaires, cela con­cerne plusieurs millions d'agents de l'Etat et assimilés, actifs et retraités. Et lorsqu'il est question de revaloriser une profession dans la fonction publi­que, cela remet en cause l'ensemble de la grille des traitements...

Les salaires dans la fonction publique sont généralement plutôt infé­rieurs à ceux du secteur privé. Mais le statut de fonctionnaire donne la ga­rantie de l'emploi à vie (sauf pour cas de faute professionnelle grave, ce qui est extrêmement rare).

Les promotions par changement d'échelons, de grades et de catégories sont théoriquement possibles par l'avancement « au choix » ou les concours internes.

 Lexique

grille f des traitements – тарифная сетка

 

LA CROISSANCE DU TRAVAIL PRÉCAIRE

 Le modèle traditionnel de l'emploi salarié est un emploi à temps plein, avec un contrat à durée indéterminée (CDI).

Depuis une dizaine d'années, on a vu se développer les emplois précai­res, qu'on appelle aussi « atypiques » ou « hors normes ». Ils permettent une gestion de l'emploi plus flexible, plus adaptée aux besoins ponctuels des entreprises. Mais ils conduisent à instaurer « une société à deux vitesses », avec, d'une part, les salariés classiques et, d'autre part, ceux qui sont can­tonnés aux « petits boulots », alternant avec des périodes de chômage.

Parmi ces emplois précaires, on compte les stages pour les jeunes, les emplois intermédiaires, les contrats à durée déterminée (CDD) mais aussi le travail à temps partiel, car parmi les 12% de la population active exerçant un travail à temps partiel, beaucoup souhaiteraient un travail à temps plein.

Le travail précaire est une forme d'emploi qui concerne un actif sur cinq. Il sert en fait souvent à déguiser un chômage plus ou moins chronique.

 

 

LE PROBLÈME DU CHÔMAGE

 À l'issue de l'année 1990, le bilan en matière d'emploi s’est avéré ——    négatif Fin décembre, le ministère du Travail recensait 2 530 000 chômeurs inscrits à FANPE, soit 1% de plus que fin 1989, ce qui représente environ 9% de la population active.


De la fin de la guerre à 1967, le chômage est resté inférieur à 2%. À partir de 1972, année du premier choc pétrolier, il va augmenter régulière­ment, passant de 2,7% en 1972 à 4,1% en 1975, 5,2% en 1978, 7,3% en 1981, 9,7% en 1984, 10,5% en 1985 et 10,7% en 1986, taux le plus élevé jamais atteint

À partir de 1987, il commence une légère décrue (-0,3%) qui s'accentue en 1988 (-1,1%) et 1989 (-2,3%) avant le coup d'arrêt et la remontée de 1990.

Le risque de chômage concerne inégalement la population. Les catégo­ries les plus durement touchées sont :

*les jeunes de moins de 25 ans qui constituent 45% des chômeurs, et qui sont souvent à la recherche d'un premier emploi (15%) ;

*Ies femmes, qui, ne formant que le tiers de la population active, four­nissent près de la moitié (48%) des chômeurs ;

*les personnes âgées de plus de 50 ans, qui, une fois au chômage, ne retrouvent plus d'embauché.

Les secteurs d'activité économique les plus durement touchés sont ceux de l'industrie (perte d'un million d'emplois en 10 ans) et surtout les indus­tries employant beaucoup de mains-d'œuvre telles l'extraction minière, la sidérurgie, les chantiers navals, Ïe textile .et l'habillement, les constructions mécaniques... Dans ces secteurs, des mises au chômage massives signalent l'ampleur de la crise (exemples des entreprises de Sidelor, de Boussac, de Manufrance, de Creusot-Loire, de Nord-Méditerranée).

Les causes du chômage et de son rythme accéléré sont nombreuses et le plus souvent interviennent conjointement.

Le ralentissement des activités productrices, les fermetures d'usines, indiquent un malaise économique qui provoque le chômage temporaire ou définitif. Pour mieux résister à la crise, on recherche une meilleure ges­tion, une productivité supérieure, synonyme la plupart du temps de licen­ciements d'une partie au moins du personnel, et même si la conjoncture redevient favorable, à cause des charges salariales élevées, on préfère offrir des heures supplémentaires à la main-d'œuvre déjà formée plutôt que d'embaucher de nouveaux salariés.

Les investissements créateurs d'emplois stagnent car le gros des inves­tissements n'est plus affecté à la croissance de la capacité de production mais à l'automation et à la nouvelle technologie, ceci afin de réduire la main-d'œuvre devenue trop chère. Les investissements productifs s'effec­tuent ailleurs, dans le Tiers Monde où la main-d'œuvre est bon marché.

À ces causes économiques du chômage s'ajoutent les causes socio-démographiques.

Les classes d'âge très nombreuses nées au cours de la forte natalité des années cinquante arrivent sur le marché du travail au moment où les départs à la retraite sont insuffisants, car la population concernée est celle des clas­ses d'âge nées pendant la première guerre mondiale.

L'évolution des mœurs et la rapide évolution de la condition fémi­nine conduisent les femmes à passer du travail gratuit à la maison au travail rémunéré en dehors du foyer. L'élévation du niveau des études rend les jeunes plus difficiles dans le choix d'un premier emploi ; l'enseigne­ment, le niveau des diplômes ne correspondent pas à l'exigence de la vie active. On recense2 déjà 180 000 cadres en trop !

La mobilité géographique est insuffisante, difficilement acceptée en France, ce qui explique les écarts considérables du taux de chômage d'une région à l'autre. Les difficultés de plus en plus grandes poussent les uns à accuser les ouvriers étrangers, les travailleurs au noir, les « cumulards », les autres à parler de faux-chômeurs, de fainéants...

 

Lexique

Tiers Monde m – страны третьего мира; развивающиеся страны
on recense - зд.: зафиксировано
fainéants m pl – тунеядцы, лодыри

 

LA POLITIQUE DE L'EMPLOI

 Le chômage est une des principales préoccupations des différents gouvernements français depuis le début de la crise. En 1970, on comptait 50 000 chômeurs : en 1976, 1 million et en 1987, plus de 2,5 millions (10,70% de la population active). En 1988, pour la première fois, la ten­dance a commencé à s'inverser : 2,4 millions (10,2% de la population active).

Les politiques de l'emploi se préoccupent non seulement de l'indemni­sation des chômeurs, mais des mesures en faveur de l'emploi : développe­ment de la formation professionnelle, aides à la reconversion, incitation à la création d'emplois par l'exonération partielle des cotisations' patronales pour l'embauche de certaines catégories de chômeurs-La mise en pré-retraite des personnes de plus de 55 ans a constitué également une manière de réduire le chômage en permettant l'embauche de plus jeunes.

Le chômage touche particulièrement les jeunes de moins de 25 ans et les femmes. Il concerne surtout les moins qualifiés et ceux qui n'ont pas de diplôme (catégories des ouvriers et des employés).

Même si le taux de chômage global a tendance à décroître, le chômage de longue durée s'aggrave. Un chômeur sur deux est sans emploi depuis un an et un sur quatre l'est depuis plus de deux ans.

L'organisme d'État chargé de gérer les dossiers des demandeurs d'em­ploi, de verser les indemnités, d'organiser l'orientation et les placements, est l'ANPE - Agence nationale pour l'emploi - créée en 1967.

On dispose en France de deux régimes d'indemnisation du chômage :

*le régime d'assurance-chômage, créé en 1958, alimenté par les coti­sations obligatoires des employeurs et des salariés, et géré pantairement par ces deux catégories.

*le régime de solidarité, financé par le budget de l'Etat-

 Sont considérés comme chômeurs ou, selon la terminologie officielle, comme « demandeurs d'emploi », non seulement les personnes qui ont été licenciées, mais toute personne à la recherche d'un emploi, et notamment les jeunes à la recherche d'un premier emploi.

La durée des indemnités de chômage et leur montant varient selon les cas. De nombreux chômeurs arrivés en fin de droits ne touchent plus rien.

Pour permettre aux jeunes sans qualification de bénéficier d'une première expérience professionnelle, l'État a mis en place des stages rémunérés :

•Les contrats emploi solidarité remplacent les TUC (travaux d'uti­lité collective) : des jeunes de 16 à 25 ans effectuent à mi-temps — pendant plus de trois mois, mais moins d'un an — un travail d'intérêt général dans des associations, des collectivités locales ou des établissements publics, moyennant une rémunération qui leur est versée par l'État.

•Les SIVP (stages d'initiation à la vie professionnelle) se déroulent surtout en entreprise, pour une durée de trois à six mois. L'Etat verse une rémunération et l'employeur complète par une indemnité.

*Les contrats de qualification et d'adaptation permettent à des jeu­nes d'acquérir en entreprise une qualification ou une formation complé­mentaire.

*Le crédit-formation individualisé, créé en 1989, permet à des jeu­nes demandeurs d'emploi — plus de 16 ans et moins de 26 ans, sortis du système scolaire sans aucun diplôme— de suivre une formation individua­lisée qui leur permettra d'obtenir un diplôme qualifiant de type CAP (Certi­ficat d'aptitudes professionnelles) ou BEP (Brevet d'études professionnel­les), en étant rémunéré. Après avoir établi un bilan et un projet avec un conseiller de l'ANPE, le jeune signe avec l'État un engagement crédit-for­mation qui lui permet de recevoir une rémunération pendant ses études.

 

Lexique

exonération f partielle des cotisations - зд. снижение налоговой ставки
indemnités f pl de chômage – пособия по безработице
moyennant une rémunération – за вознаграждение

  

DEMANDEURS D'EMPLOI ET CHÔMEURS

 Si le langage courant ne fait pas toujours la distinction, la termi­nologie officielle distingue généralement les « demandeurs d'em­ploi » et les « chômeurs ».

Les premiers sont des jeunes (de 16 à 25 ans) à la recherche d'un pre­mier emploi. Les seconds ont perdu leur emploi, à la suite d'un licencie­ment, d'un départ volontaire, de la fin d'un contrat ou encore de la cessation d'activité de l'entreprise qui les employait.

Actuellement, les jeunes demandeurs d'emploi représentent environ 20% de l'ensemble des chômeurs. Aussi élevé (soit-il deux fois supérieur à la moyenne nationale), ce chiffre est cependant en nette améliorât ion par rapport à ceux d'il y a quelques années (35% vers 1985). Cette amélioration est due en particulier à la reprise du marché du travail et donc aux créations d'emploi (environ 700 000 ces trois dernières années) dont les jeunes ont été les principaux bénéficiaires. Mais il faut aussi prendre en compte tes différentes mesures de « traitement social » du chômage qui ont été prises par tous les gouvememenfs français depuis quinze ans.

Un important effort de formation professionnelle et d'insertion a ainsi été réalisé, notamment ces dernières années. Après les contrats d'apprentis­sage, de qualification, de formation à la vie professionnelle et les travaux d'utilité collective (TUC), de nouveaux dispositifs ont été mis en place.

On peut citer le crédit-formation individualisé, proposé à 125 000 jeu­nes et représentant une somme de 5 milliards ; les contrats emploi-solidarité (CES) qui remplacent les TUC et sont offerts à 220 000 jeunes pour un montant de 2,1 milliards ; les stages d'initiation à la vie professionnelle (SIVP) qui disposent de 41 000 places et d'une enveloppe de 429 milliards de francs ; enfin, la rénovation de l'apprentissage est poursuivie et 495 mil­liards lui sont consacrés. La formule, considérée par les pouvoirs publics comme la plus « sociale » et aussi ta plus largement « ouverte » est celle des CES. Il s'agit d'un contrat de travail à durée déterminée et à mi-temps, rémunéré 2 100 F nets mensuels. Son objectif est de permettre l'entrée des jeunes dans la vie active, mais aussi la réinsertion des anciens chômeurs dans des emplois utiles à la collectivité (associations, collectivités territo­riales, sociétés mutualistes, etc.).

 

Lexique

 réinsertion – зд.: включение
sociétés f pi mutualistes – общества взаимопомощи

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